
Marie-José Pérec : la fin de carrière d'une athlète
Date: 30 avril 2004 à 10:01:23 CEST Sujet: Loisirs - Sport
La meilleure athlète française de tous les temps Marie-José Pérec, 36 ans, ne pense plus à revenir au sommet de l'athlétisme mondial.
Source : Le Parisien "Pérec c'est vraiment fini"
Sa silhouette de liane a été aperçue il y a quelques semaines sur des pistes d'athlétisme en Guadeloupe. Au gré de son humeur, Marie-José Pérec déroule encore de temps à autre sa longue foulée, un jour à Sainte-Anne, le mois suivant à Basse-Terre, sous la fenêtre d'Eléonore, sa grand-mère. « C'est juste pour garder la forme, assure l'un de ses proches.
Marie-Jo ne pense plus à revenir. Elle a tourné la page. » Peu à son aise avec les médias, la triple championne olympique, qui aura 36 ans le 9 mai, laisse planer le mystère et repousse l'officialisation de sa retraite. La meilleure athlète française de tous les temps méritait une autre sortie, des adieux dignes de son rang. Elle préfère se terrer. Sa décision est pourtant prise. Dans le milieu clos de l'athlétisme antillais, où elle garde de nombreuses attaches, c'est un secret de Polichinelle. « Marie-Jo ? Elle peut enfin profiter de la vie et c'est bien mérité », témoigne le Martiniquais Max Morinière, membre du relais 4 x 100 m français recordman du monde en 1990 (37''79). « Marie-Jo aura été une immense championne, ajoute Antoine Chérubin, l'ancien patron de l'athlétisme guadeloupéen. C'est dommage, car depuis son départ, aucune coureuse de 400 m ne l'a remplacée, sauf peut être la Mexicaine Guevara (NDLR : championne du monde 2003). » Les rares personnes qui parviennent à l'approcher refusent le plus souvent de s'exprimer à visage découvert. Si elle est adulée sur ses terres, la « Gazelle » est aussi redoutée. « Marie-Jo déprime un peu, renchérit une source bien informée. Comme elle ne sait rien faire d'autre, elle peine à se faire à l'idée que la compétition, c'est terminé. »
Douleurs sciatiques
A l'automne 2002, les organisateurs des Mondiaux d'athlétisme de Paris, en mal de figure emblématique pour promouvoir l'événement, avaient convaincu Pérec de tenter un retour, trois ans après sa dernière course, six ans après sa dernière compétition officielle à 1997. Blessée au dos, la jeune femme s'était résignée à une semaine de l'échéance. Elle n'a pas souhaité prolonger l'expérience, malgré l'échéance des JO d'Athènes. Ayant eu vent de ses apparitions clairsemées dans les stades de Guadeloupe, un organisateur de meeting caribéen lui a dernièrement proposé un couloir. Elle a décliné l'invitation. Aux dernières nouvelles, elle souffrirait toujours de douleurs sciatiques. Ses consultations avec le professeur Saillant, qui a supervisé l'aspect médical de sa tentative de come-back, se sont brutalement interrompues. Selon plusieurs témoins, la jeune femme aurait également été touchée par un syndrome viral en début d'année et serait partie se faire soigner aux Etats-Unis. La recordwoman de France du 200 m (21''99 en 1993) et du 400 m (48''25 en 1996) partage désormais son temps entre Los Angeles, Paris et la Guadeloupe. Sur son île natale, elle a d'ailleurs investi une partie de sa fortune, essentiellement dans l'immobilier. Un placement sûr pour cette athlète hors normes, désormais confrontée à la dure réalité de la vie.
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