Bras de fer entre dockers et planteurs de banane martiniquais

Les dockers martiniquais en grève bloquent le port de la Martinique. Les planteurs de bananes qui ne peuvent plus conserver au froid leur production dans le port ont décidés de ne pas se laisser faire et se mobilisent pour empêcher la paralysie de leur activité.

Le docker martiniquais est un privilégié. Non content de sa situation très enviable ( gros salaire, fait travailler d'autres à sa place, avantages en nature) il souhaite en plus que les sociétés de manutention ne remplacent pas leurs salariés permanents sur le départ mais il exige qu'elles fassent appel à lui en exclusivité. Une velleité de monopole qui peut apparaître comme le comble de l'égoïsme quand on voit que ces dockers vont jusqu'à se mettre en grève et paralysent ainsi les planteurs de banane.

Ceux-ci ayant fait leur récolte, conditionné leurs fruits , doivent les mettre au froid en attendant de les exporter (sinon ils mûrissent et n'intéressent plus les acheteurs). Or seul le port a les infrastructures électriques pour absorber la frigorification de leurs containers. Ainsi un blocage du port paralyse leur activité et entraine la défiance des acheteurs qui préféreront s'approvisionner sur d'autres marchés.

Mais ils ont décidé de se mobiliser et de descendre leurs containers sur le stade de Dillon pour manifester et exiger l'accès au port, demain vendredi 21. Les transporteurs sont de leurs côté.

Une profession et un secteur suffisamment en difficulté comme ça pour qu'on puisse comprendre leur détermination à remporter ce bras de fer contre les nababs du port.
Au Havre dit-on, les dockers avaient tenté d'asseoir ainsi leurs propres exigences : le résultat a été que les bananes ont pris la route du port de Dunkerque. Les dockers du Havre se sont donc retrouvés gros-jean-comme-devant.