
Les naufragés du Djoola
Date: 30 septembre 2002 à 19:14:47 CEST Sujet: Le Monde
Le bilan du naufrage du Joola le 26 Septembre au large de la Gambie, ferry reliant Dakar à Ziguinchor en Casamance, Sénégal, s'alourdit chaque jour.
Nul ne saurait dire en effet combien de victimes (plus de 1000 ?) ont péri dans cette catastrophe. Le deuil des Sénégalais
a fait place à la colère et des comptes sont demandés aux pouvoirs publics.
Difficile en effet d'évaluer le nombre de victimes car l'achat des billets n'est pas nominatif sans compter les passagers sans billet. Le Sénégal
n'a pu que compter par containers les cadavres.
"Le président, reconnaissant la "responsabilité de l'Etat", a indiqué qu'il attendait d'ici lundi soir les premiers résultats de l'enquête, concernant "les éléments techniques sur le bateau, les "réparations faites", les "conditions d'embarquement des passagers", "ce qui est arrivé en mer", "l'organisation des secours"...
Le navire, qui assurait la liaison entre la Casamance (sud du Sénégal) et Dakar, avait "un tirant d'eau trop faible", il était "trop haut, trop lent", avait aussi admis samedi M. Wade, sorti de la présidence pour calmer une foule en colère qui venait lui demander des comptes et réclamer la démission du ministre des Transports.
Il y a eu un "cumul de fautes" qui, ajoutées à une violente tempête, ont provoqué la catastrophe, avait estimé M. Wade.
"
Les gens murmurent cependant que cette catastrophe s'apparente à un tribut payé par un pays empêtré dans une guerre civile
avec la province de la Casamance. Des sécessionnistes depuis des années mènent une guérilla contre l'armée Sénégalaise, conflit qui s'enlise
et cède parfois au banditisme, sans qu'aucun processus de paix ou de négociations n'ait pu être conduit par les différents
présidents avec les rebelles.
Des saltiguis (sorte de devins traditionnels) avaient également prévenu les autorités pour qu'elles prennent des mesures pour résoudre la crise,
les pouvoirs sénégalais passant outre leurs recommandations.
Si " à quelque chose malheur est bon", puisse cette catastrophe inviter le Sénégal à réfléchir à une trève
et à la résolution du problème de la Casamance, pour résoudre un conflit sanglant, tombé dans les oubliettes médiatiques,
au moment où la guerre civile semble reprendre en Côte d'Ivoire.
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