
Méfiance : les euro-pays, les conseilleurs et les heureux payeurs.
Date: 23 juin 2002 à 14:40:22 CEST Sujet: Société - Economie Antillaises
L'introduction de la nouvelle monnaie de la Martinique (l'euro) au début de l'année
s'est très bien déroulée selon la filiale de la Banque de France, l'Insitut d'émission des DOM (IEDOM) de Fort-de-France. Cet institut a dressé un bilan favorable de l'économie martiniquaise basée sur le suivi d'indicateurs bancaires et financiers en 2001 tout en mettant en exergue ses insuffisances et
"l'absence de stratégie de sortie de crise".
L'euro s'est bien intégré en Martinique. Charles Apanon, directeur de l'IEDOM, rapporte à la presse que
90% des francs attendus ont été récupérés, une trentaine de millions de francs
dorment encore dans les matelas. Ceux-ci pourront encore être échangés jusqu'en février 2005
pour les pièces et février 2012 pour les billets à l'IEDOM ou au Trésor Public.
La masse monétaire en circulation nécessaire au fonctionnement normal de l'économie
est estimée à 200 millions d'euros.
Les analystes de l'IEDOM constatent dans leur bilan :
- la baisse du chomâge
- que les indicateurs du secteur du tourisme, en crise, sont défavorables,
- que le secteur (BTP) batîments et travaux publics, bien que bien portant, manquera de nouveau souffle
fin 2002 en l'absence de grands chantiers.
- la consommation se porte bien (sauf pour certains biens tels que les véhicules neufs) et
que l'introduction de l'euro n'a pas eu d'effet notable de montée des prix.
Leur analyse sur le secteur financier met en évidence que les banques et établissements de crédit pour la première fois depuis 1993 connaissent un résultat positif. Néanmoins ils sont réticents à réinvestir sur le marché leurs excédents de trésorerie. En effet, ils pourraient prêter cet argent pour financer des projets. Cette frilosité a deux raisons majeures :
- le niveau élevé des crédits douteux et des impayés : trois fois plus qu'en France.
- le taux inquiétant de personnes et entreprises frappées d'interdit bancaire (14%).
Au vu de ces observations, l'argent coule à flots en Martinique et l'économie va mieux sauf le tourisme
mais on peut regretter que les Martiniquais ne sauront peut-être pas tirer profit de cette situation favorable en raison de la méfiance des établissements financiers.
Aide-toi, ta banque t'aidera.
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