Revue de Presse: Le PPM prend des allures de bateau ivre
Posté le 09 juillet 2002 à 18:14:15 CEST par Phil
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Le Parti progressiste martiniquais prend les allures d'un bateau ivre
Le Monde, 09/07/2002, par Jean-Marc Party.
Avec la défaite de son député Camille Darsières, le Parti progressiste martiniquais, la formation fondée en 1958 par Aimé Césaire, vient de subir un sérieux revers.
"Réquisitionné" en 1993 pour succéder à celui qui avait représenté Fort-de-France à l'Assemblée nationale sans discontinuer depuis 1945 - et qui a dirigé la ville jusqu'en mars 2001, M. Darsières, secrétaire général du PPM de 1970 à 1999, a été sèchement battu par Pierre Samot. Le maire du Lamentin, qui rêve d'ériger sa ville en capitale économique de la Martinique, tient là sa revanche. Cet artisan maçon, fier de ses origines modestes, s'est éloigné du Parti communiste martiniquais en 1997 pour lancer un mouvement à la frontière des mouvances autonomiste et indépendantiste, Bâtir le pays Martinique.
La défaite du député du PPM, un des quatre représentants de la Martinique à l'Assemblée, illustre une crise à double détente. D'abord, une série de revers électoraux, depuis une dizaine d'années, à peine compensée par quelques victoires. Ensuite, la lutte de succession que se livrent les représentants les plus en vue des deux grandes tendances du parti et l'apparition de sérieuses inimitiés personnelles.
ÉROSION ÉLECTORALE
Depuis qu'en 1992 il a perdu le conseil régional, que présidait M. Darsières, le PPM ne cesse de perdre du terrain et ne compte plus que 7 élus sur 41. Un revers masqué par la brillante élection de M. Darsières au Palais-Bourbon un an plus tard. L'érosion s'est accentuée en 2001, à l'occasion des cantonales et des municipales, avec un bilan négatif : une petite commune, Carbet, reconquise ; la ville de Robert perdue ; deux sièges de conseillers généraux sur dix perdus. Et l'éloignement de ses deux sénateurs : Claude Lise a lancé, en janvier 2002, un "espace d'action démocratique". Ce qui lui vaut les foudres de M. Darsières, qui, par ailleurs, a accordé sa mansuétude à Rodolphe Désiré, pourtant très critique sur la ligne du parti et dont la démission annoncée n'a jamais été officialisée. M. Désiré et M. Darsières, tous deux piliers du courant nationaliste du PPM, sont restés proches. Au contraire de M. Lise, plus attiré par le PS.
Avec des dirigeants qui profèrent tout haut des menaces d'exclusions, les militants ne savent plus à quels saints se vouer. Aucun congrès extraordinaire n'est envisagé dans l'immédiat et le PPM, fidèle à ses habitudes par gros temps, devrait se replier sur lui-même. Avant de demander au nouveau maire de Fort-de-France, Serge Letchimy, de prendre la barre d'un bateau ivre ?
Jean-Marc Party
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