Madinina l'île aux fleurs : Mythes et rêves
Posté le 13 juin 2004 à 01:05:24 CEST par Phil
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Madinina, île aux fleurs... De nombreux mythes sont rattachés aux noms de l'île de
la Martinique, île aux fleurs, aux iguanes, île aux serpents,
Petite Martine ou Madinina sans père.
Madinina - Madiana : la fleur
Le mot Madinina serait un nom donné par les Amérindiens, Kalinas du groupe Taïnos (Caraïbes), signifiant
l'île aux Fleurs ou l'île riche en produits de la terre. On rencontre aussi une version similaire utilisant le nom
Madiana, de même origine caraïbe, vantant également l'abondance naturelle de l'île en végétaux remarquables.
Ce dernier nom se retrouve aussi dans des chansons (Kassav) et des lieux-dits (Schoelcher).
Gwanakaera : le reptile
Gwanakaéra, de même origine amérindienne, désigne cette fois la Martinique comme l'île aux iguanes, étant
parmi les petites Antilles aussi l'une des rares à abriter des serpents mortels (Trigonocéphales).
La représentation d'île aux reptiles se retrouve dans un symbole hiéraldique de la Martinique,
créé pendant l'ère coloniale : le drapeau bleu avec les quatre serpents blancs.
Matinino : l'enfant
Toujours dans la piste caraïbe, le nom Matinino, le premier où on retrouve le son "T", aurait
pour signification l'île à l'enfant sans père. Il se réfèrerait à la mythologie Taïno
assurant l'existence d'une île imaginaire, où les enfants n'auraient pas de père. Ce mythe
se rapproche de celui des Amazones, société matriarcale où des femmes-guerriers se coupaient
le sein droit pour pouvoir mieux tirer à l'arc et tuaient leur progéniture mâle et celle de leurs ennemis.
On sait que ce mythe est étroitement lié au nom de la forêt d'Amérique du Sud (Amazonie) d'où sont
originaires les Caraïbes. La notion de "matinino" est celle qui dépasse le plus les limites
géographiques de l'île, faisant de la Martinique une des nombreuses matérialisations ou portes d'entrée
de cette société mythique, où l'homme est banni, exterminé et où sa paternité est niée.
Dans sa dimension, tout en s'y opposant, elle se rapproche ainsi du mythe de "El Dorado" des conquistadores, leur quête d'une contrée
imaginaire où ils trouveraient la mystérieuse richesse et le paradis du Nouveau Monde.
Martinique : la Sainte
Des versions contradictoires donnent la paternité de ce nom à Christophe Colomb, qui au cours
de son deuxième voyage en 1493, aurait baptisé ainsi l'île de la Martinique, apercue "de loin".
Ce baptême serait lié à la date de cette vision, le 11 Novembre 1493, la fête de
Saint-Martin. Martinica, ou Martinina (Petite Martine), serait le diminutif donnée à cette île
où il ne débarquera finalement que lors de son quatrième voyage (1502).
Si cette version est retenue pour l'île de Saint Martin, si l'appelation Dominique pour l'île de la
Dominique viendrait du débarquement de Colomb un dimanche (domingo), l'origine "post-colmbienne"
du nom Martinique est moins évidente et ce nom résulte peut-être d'une européanisation des noms caraïbes évoqués précédemment.
Synthèse et inspiration
En l'absence de certitudes historiques sur ces différentes origines du nom de la Martinique
(Madinina, Madiana, Matinino, Gwanakaéra, Martinica, Martinina...), tout un chacun
peut ainsi rêver de l'une ou l'autre et exprimer sa préférence.
Une photographie peut repésenter enfin une synthèse de ces différents symboles, utilisant l'ananas
(mot d'origine caraïbe) à la fois fleur méconnue et fruit de la terre, végétal aux écailles de reptile,
fuyant dans la main d'un homme.
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