Mans a écrit : "Le G8 reçoit l'Afrique en grande pompe
Jeudi 27 juin 2002 - 19:38
CALGARY (AFP) -
© AFP
Les dirigeants des huit premières puissances mondiales ont consacré la seconde journée, jeudi, de leur sommet à l'Afrique mais se sont surtout payés de mots sur l'ampleur de leur soutien financier.
Dans le magnifique décor de Kananaskis, un village au pied des montagnes Rocheuses de l'ouest canadien, les présidents algérien Abdelaziz Bouteflika, nigérian Olusegun Obasanjo, sud-africain Thabo Mbeki et sénégalais Abdoulaye Wade ont rejoint les dirigeants des Etats-Unis, du Canada, de France, de Grande-Bretagne, d'Italie, d'Allemagne, du Japon et de Russie.
Annoncée de longue date, cette priorité accordée par les pays les plus riches au développement du continent le plus pauvre ne s'accompagne toutefois pas d'annonces sur une nouvelle aide financière importante.
C'est surtout par l'intermédiaire du Nouveau partenariat pour le développement africain (NEPAD) que le G8 veut favoriser le décollement économique et social. Lancé par plusieurs pays africains, ce programme vise à associer l'investissement privé et public international aux initiatives locales.
Selon Olusegun Obasanjo, "l'appui donné par le G8 au NEPAD va avoir l'effet salutaire de galvaniser l'intérêt de la communauté internationale dans son ensemble pour cette initiative indépendante qui vient de l'Afrique".
Mais le président nigérian est resté prudent sur l'ampleur de l'aide financière attendue. "Nous ne venons pas à Kananaskis en attendant une manne magique de nos amis du G8. Notre principale attente est celle d'un soutien dans la durée. Nous savons, et acceptons pleinement, que la responsabilité première d'améliorer le sort de l'Afrique incombe aux Africains", a-t-il souligné mercredi à son arrivée à Kananaskis.
Lors de la conférence de l'ONU de Monterrey au Mexique en mars, les pays riches ont promis d'augmenter significativement leur aide publique au développement (APD) qui n'a cessé de reculer depuis dix ans.
Selon les chiffres de la Banque mondiale, l'APD accordée à l'ensemble des pays africains est tombée de 17,2 milliards de dollars en 1990 à 12,3 milliards à la fin 1999, soit près de 30% de baisse.
A Monterrey, les pays de l'Union européenne se sont engagés à porter leur APD à 0,39% de leur PIB d'ici 2006 contre 0,33% actuellement, et les Etats-Unis de l'augmenter de 10 milliards de dollars par an à 15 ou 16 milliards annuels d'ici 2007 (0,13% de leur PIB).
Le G8 devait adopter jeudi un "plan d'action pour l'Afrique" englobant le soutien au NEPAD, la libéralisation des échanges commerciaux dans le cadre du cycle des négociations commerciales lancé à Doha en novembre, le programme de lutte contre le Sida et les autres maladies qui dévastent l'Afrique. Il devait également prendre l'engagement de consacrer au moins 50% de l'aide supplémentaire promise à Monterrey à l'Afrique.
Les pays du G8 se sont déjà mis d'accord mercredi pour accorder un milliard de dollars supplémentaires à l'initiative de réduction de la dette des pays les plus pauvres (PPTE).
Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) attendaient une initiative du G8 sur le projet de la Banque mondiale de permettre à 125 millions d'enfants dans les pays les plus pauvres de recevoir une éducation primaire de base. Le coût estimé est de l'ordre de 4 milliards de dollars par an sur dix ans.
"Une année de promesses et de bonnes intentions ne débouche sur rien, sinon sur un plan d'action auquel il manque deux ingrédients principaux: de l'action et un plan", a constaté l'ONG internationale Oxfam.
Note: "Ils ne font que donner des cacahouètes, et en plus reconditionnées. Les déclarations sont remplies de platitudes sur les vrais sujets mais ce dont l'Afrique a besoin, c'est d'initiatives, pas de mots", a poursuivi Oxfam dans un communiqué.
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